Ossements
Ossements issus des niveaux naturels de la grotte Blanchard
 
 
 


Les données qui permettent d’aborder la dimension historique du milieu naturel antillais sont issues de l’archéologie et couvrent quasi-exclusivement l’époque des populations amérindiennes dites céramiques (-500 av J.-C. – 1500 ap. J.-C.). On doit à Pregill et collaborateurs (1994) d’avoir apporté une documentation substantielle sur ces questions. La volonté des auteurs de compléter le registre archéologique par la prise en compte de sites naturels vieux de quelques milliers d’années a permis de brosser un aperçu de la faune naturelle qui a pu être contemporaine des plus anciens peuplements humains.

Ce registre est malheureusement trop pauvre pour déterminer quelle était la composition du milieu naturel qui a précédé la fréquentation humaine de l’archipel, pour étudier la microévolution des espèces naturelles en compétition, de l’origine de leur disparition ou de leur introduction. Au-delà, il est encore plus difficile de poser la question du caractère stable ou dynamique de ce milieu, en réponse aux fluctuations environnementales climatiques ou événementielles (cyclones, crises volcaniques, etc.).

La découverte, ces dernières années en Guadeloupe, de sites stratifiés à faune et à flore s’enracinant dans les temps les plus anciens du Pléistocène supérieur (de 128 000 à 10 000 ans) offre de nouvelles perspectives pour documenter ce patrimoine naturel biologique inestimable que représente la faune et la flore des Petites Antilles. Plusieurs sites ont ainsi été découverts à Marie-Galante et à la Désirade, d’abord à l’occasion de travaux archéologiques (2004-2007), puis lors d’un programme de recherche dédié à l’étude des cavités naturelles de Guadeloupe (2008-2012).

Les remplissages, datés par la méthode du radiocarbone ou par stratigraphie, couvrent une période de temps long, de 100 000 ans à l’actuel. Ces gisements forment un ensemble unique dans toutes les Petites Antilles. En révélant la présence d’espèces insoupçonnées (Boa à Marie-Galante, par exemple), en confirmant la très large distribution d’espèces aujourd’hui éteintes (holotropide roquet à Marie-Galante et à la Désirade) ou, à l’inverse, en infirmant la présence d’espèces pourtant réputées endémiques tel que l’Iguane des Petites Antilles, ces études préliminaires confirment le potentiel exceptionnel de ces gisements pour déterminer le milieu naturel primaire de l’archipel de Guadeloupe et son évolution.

Le projet Bivaag : Biodiversité Insulaire Vertébrée, floristique et malacologique Ancienne de l’Archipel de Guadeloupe vise à réaliser une étude approfondie de ces gisements, pour créer la connaissance de cette faune et flore ancienne, mais aussi à créer les conditions qui faciliteront à l’avenir de telles études et, enfin, à restituer cette connaissance au publique.


   
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